1 mois au Myanmar : le bilan

Vic & Coco
8 avr. 2019
8 min de lecture

Ça y est ! Il y a quelques jours, Coco et moi avons pu fêter nos DEUX mois sur la route, eh oui, déjà… Et dans une semaine, nous vivrons l’étape fatidique de la MOITIÉ de notre voyage, stade qu’on est pas encore prêts mentalement à encaisser… On a plus 20 ans dites-moi ! Haha. Non mais attendez, on se voit encore il y a quelques jours à Zaventem, à dire au revoir à nos proches et à s’en aller chancelants, bras dessus-bras dessous vers l’inconnu…

L’aventure avance à une vitesse folle donc nous prenons soin de déguster chaque petit morceau de cette incroyable chance que nous avons, ou plutôt celle que nous nous sommes donnée. Nous entendons d’ailleurs souvent cette réflexion de la part d’autres voyageurs qui s’étonnent toujours de voir de si jeunes gens voyager ainsi, et qui nous félicitent du « courage » que nous avons eu. Nous les remercions mais les corrigeons souvent sur le terme de « courage » car nous ne le ressentons pas comme tel, nous pensons juste avoir tout mis en place pour réaliser notre rêve à tous les deux. Audacieux oui, peut être ! Les jours se suivent sans se ressembler, nous avons soif de découverte et chaque nouvelle étape de notre voyage est une opportunité de plus d’apprendre encore et encore ! Notre curiosité s’est décuplée face à toute la richesse de ce monde qui nous entoure et que nous découvrons par nous-même, en totale autonomie… et on en a déjà vu des choses ! Au fur et à mesure que le voyage avance, nous sentons que nous évoluons et grandissons dans nos choix, nos rencontres et nos visions du monde… tout en gardant, il le faut, notre belle fougue de 18 ans ! ;)

Un défi que nous devons relever tous les jours depuis 2 mois, et pas des moindres, est la vie à deux ! En effet, c’en était un, de challenge, que de réussir à vivre à deux chaque heure et chaque jour de 5 mois de voyage ! Mais bon, il faut dire que nous ne sommes pas compliqués et que, malgré les inévitables divergences d’opinion et d'envies, nous nous en sortons plutôt très bien au quotidien, avec quelques compromis et en devant, bien-sûr, parfois mettre un peu d'eau dans notre vin ! Nos différences nous offrent une belle complémentarité, et chacun a maintenant trouvé sa place et ses rôles au quotidien. Pari réussi pour le moment, notre binôme fonctionne à merveille ! What else ?

Deux semaines après être arrivés en Birmanie, dans les alentours du 7 mars, nous écrivions cela…

« La première chose qui nous vient à l’esprit quand nous repensons à ces deux premières semaines en Birmanie (officiellement appelé Myanmar depuis 1989) est que c’est un pays vraiment à part en Asie du Sud-Est. Pour l’instant, il ne s’est pas passé une journée sans qu’une émotion forte s’empare de nous. 15 jours que nous y sommes, et autant que nous en sommes tombés amoureux…

Après être longtemps resté en marge de la scène internationale, le pays commence à s’ouvrir depuis quelques années, et ce développement tardif lui laisse encore une fabuleuse authenticité, encore très loin du tourisme de masse que connaissent certains de ses voisins. Malgré tout, nous ne nous attendions pas une seconde à observer de tels contrastes et différences comparé à la Thaïlande d’où nous venions, pourtant limitrophe. A peine arrivés, il ne nous a suffi que de 2 heures dans les rues de Rangoon, l’ancienne capitale, pour tomber sous le charme de ce pays dont nous ignorions presque tout. Une sensation de coup de foudre commun, à Coco et à moi pour ce pays qui transpire encore son histoire difficile, tourmentée, et pas encore stable finalement, même si le voyageur peut l’explorer sereinement, en respectant quelques règles, et surtout en évitant quelques zones. »

(Cfr. Post « Premiers pas au Myanmar »)

Notre séjour maintenant achevé, nous écririons la même chose… avec encore plus de superlatifs. Oui, ce deuxième mois au Myanmar nous a tous les deux émerveillés et nous laisse presque sonnés de ce que nous venons de vivre. Ce n’est qu’un au revoir à ce pays car c’est sûr, l’histoire n’est pas finie. Nous nous étions arrêtés avec ce dernier post à Mandalay et le train de la mort et n’avions donc pas encore vécu nos 3 jours de treks, moment probablement parmi les plus intenses et incroyables depuis le début du voyage…

C’est une expérience dont nous entendions parlé depuis notre arrivée au Myanmar : le trek de 3 jours dans les montagnes birmanes, de la petite ville de Kalaw pour rejoindre le grandiose lac Inle, une soixantaine de kilomètres plus tard.

Le site du lac étant un passage obligé lors d’un séjour dans le pays, il est depuis quelques années proposé d’y accéder à la marche, par de petits sentiers entre flancs de montagnes, champs de piments et petits villages reculés habité de minorités ethniques. De nombreuses petites agences locales se disputent les quelques voyageurs plus aventuriers qui tentent l’expérience. Nous avons opté pour la moins chère et la plus réputée chez les backpackers, qui propose pour 38 000 kyats/personne (soit 7€/jour/pers), 3 jours et 2 nuits, une chez l’habitant et la seconde dans un monastère, le tout avec un guide local. C’est comme cela que nous avons rencontré Cindy, notre guide birmane de 22 ans à peine, avec qui nous avons énormément échangé et partagé et dont nous nous sommes pris d’affection… un petit bout de femme remplie d’amour pour son pays, de valeurs et attachée à ses traditions et à sa famille (à qui elle reverse, par exemple, une partie de ses revenus de guide juste pour qu’ils puissent partir en vacances…). Toujours pleins d’anecdotes et débordante d’énergie malgré la marche soutenue, nous avons appris beaucoup se chose grâce à elle, comme le type de branche avec laquelle ses grands-parents se brossaient les dents, tous les éléments naturels dont on peut directement se nourrir comme l’intérieur de bambous ou de jolies fleurs blanches qui, une fois préparées, font une soupe très goûteuse ! Nous pourrions parler des heures sur tout ce qu’on a vu et appris durant ces 3 jours !

Ah oui, petit détail : nous n’étions pas seuls ! Margharita, Frederico, Albérique, Aurélie, Delphine et Stephano, trois italiens et trois français d’une trentaine d’années étaient aussi de la partie. Par chance, la cohésion et l’ambiance de groupe a vite pris et dès le premier soir, nous étions déjà tous autour du feu à rire aux larmes. Chacun dans ses différences, apportait sa touche au groupe et c’était génial de discuter avec chacun d’entre eux et d’en apprendre encore une fois beaucoup sur un tas de chose. C’était amusant de voir que la frontière de la langue et de l’âge s’était effacée et que nous discutions simplement de nos vies, sur le chemin… Au bout du troisième jour, c’était surprenant de voir que nous nous n’étions plus « 8 voyageurs rassemblés » mais que nous formions une vraie entité car nous étions devenus étonnement proches.

Sur le chemin, nous n’avons croisé strictement personne (si ce n’est des locaux) et ce sentiment d’être seuls au monde dans ce paysage naturel grandiose nous a fait beaucoup de bien. Nous avons eu la chance d’aller à la rencontre de certains habitants des petits villages reculés par lesquels nous passions et ces échanges paraissaient surréalistes face au réel monde qui nous sépare de leur quotidien. Nous vivons et évoluons au même moment, sur la même planète et pourtant, nos vies sont incomparables. Nous avons vu des villages où l’électricité n’a été installée que depuis quelques mois, des minorités ethniques portées sur la conservation de leurs traditions comme par leur vêtements, leurs habitations en bambou, leurs méthodes de culture sans aucune machine et même leur dialecte propre à chaque village qui s’éloigne parfois tellement du birman que certains villageois ne comprennent même plus cette langue. Le premier soir, nous avons été accueillis dans le petit hameau de Kyauk Su, chez l’une de ces familles. Leur accueil a été très chaleureux et je pense qu’on a rarement aussi bien mangé ! Sur la petite table à même le sol dressée dans l’unique pièce de leur petite maison en bambou sur pilotis, étaient posés de nombreux plats constitués de produits cueillis ou récoltés le jour même dans les alentours… un ré-gal ! Le deuxième soir, nous avons été accueillis dans un monastère perdu au milieu des montagnes où vivent une cinquantaine de « bébés moines » comme on les appelle avec Coco, qui sont enfaite de petits apprentis de 5 à 18 ans. C’était magique, nous avons été jouer au foot avec eux et avons partagé à nouveau un somptueux repas. Le lendemain sonnait déjà la fin du trek, et par là la découverte du fameux lac Inle, un immense et magnifique lac, connu pour ses pêcheurs intha et sa belle sérénité.

Tout courbaturés, nous avons fini la semaine à la côte ouest birmane à Ngapali Beach plus exactement, à se prélasser et se reposer après tant d’aventures… parce que ça épuise ! Encore un tout grand merci à la marraine de Coco qui nous a super gentiment offert l’hôtel là-bas ! Merci mille fois Sandrine !!

Note séjour au Myanmar s’est achevé par la découverte (pour Corentin) des villes de Hpa-An et de Moulmein. Oui, seul Corentin a eu cette chance car je suis moi tombée fort malade après avoir bu de l’eau probablement infectée. J’étais partie pour une semaine au fond de mon lit à ne presque plus savoir bouger. Ce fut un épisode compliqué à vivre autant physiquement que moralement, je dois l’avouer. Loin des miens, j’étais un peu désemparée face à ce qu’il m’arrivait car je n’avais encore jamais vécu ce genre d’évènement seule, bien que Coco était là pour moi bien-sûr. C’est dans cet état que nous avons malheureusement quitté le Myanmar, mais cela n’entache en rien le merveilleux souvenir que nous en avons.

Itinéraire

En quelques points, nous allons vous retracer notre itinéraire dans le pays, du 26 au 31 février 2019 :

Yangon, la ville qui ne dort jamais, avec ses rues animés de marché de nuit
Le centre Thabarwa, une semaine de bénévolat inoubliable
L’immensité de Bagan et ses temples à perte de vue
Mandalay et sa cite impérial au centre ville
Mingun et son énorme temple blanc
Le train de la mort entre Mandalay et Hsipaw, en classe économique avec tout les locaux bien sûr
Le trek entre Kalaw et le Lac Inle, rempli de rencontres et de paysages indescriptibles
3 jours au paradis à Ngapali Beach
Hpa An et son temple en équilibre sur un rocher
Mawlamyine, la ville de Georges Orwell et Rudyard Kipling

Nous avons parcouru un total de 4 739 kilomètres ! Et après avoir rajouté ça à notre séjour en Thaïlande, nous sommes à un total de 18 790 kilomètres parcourus depuis Bruxelles !

Budget

Nous avions prévu pour ce mois-ci un budget de 450€/personne. Nous sommes finalement restés quelques jours en plus par rapport à la durée de notre visa (qui se finissait le 26 février) et même avec cet imprévu, nous avons réussi globalement à le tenir ! Nous finissons avec 467€ dépensés par personne tout compris ! (Il faut néanmoins noter que nous n’avons presque rien dû payer lors de notre semaine de volontariat au Thabarwa Center). Dans ce pays, tout est extrêmement bon marché, sauf le logement qui est plus cher qu’en Thaïlande !

Au Myanmar, la monnaie locale est le « Kyat » à1€ équivaut à environ 1700 Kyats. (Pour la conversion, nous avons eu du mal au début ! On calculait toujours en Bath, la monnaie thaïlandaise !)

Voici quelques exemples de prix :

1L d’eau (bouteille) : 100 MK (0,06€)
1 repas (1 plat) : 1500 MK (0,89€)
1 ticket de train (pour 11h !): 1800 MK (1,07€)
1 journée de location de scooter : 8000 MK (4,70€)
1 nuit dans une auberge (dortoir) : 9000 MK (5,33€)
L'entrée dans un temple important : 7000 MK (4,14€)

Notre ressentis global

Comme dit plus haut, nous sommes véritablement tombés sous le charme de ce pays aux mille facettes. Nous avons été tellement bien accueillis par sa population, des gens adorables au sourire constant et avons vu et vécu de si belles choses que nous y retournerons, c'est sûr, car trop de choses restent encore à découvrir !