De Phnom Penh aux îles cambodgiennes
- Vic & Coco
- 24 juin 2019
- 7 min de lecture
Après la ville de Battambang, on reprit la route pour Phnom Penh, la capitale. Ce jour-là, on fut pris à nouveau par d’adorables personnes pour les 200 kilomètres qui nous séparaient de « la perle d’Asie » comme on l’appelle.

La première voiture à s’arrêter était un minimvan transportant à l’arrière des durions, de gros fruits verts épineux et très odorants, typique d’Asie. Toute la voiture était embaumée d’une agréable odeur de fruit frais (ce qui n’est plus le cas une fois coupés, où leur odeur devient infeste), tandis que la petite famille nous gâtait à nous offrir des mangues (incroyablement bonnes au Cambodge !). Pour les 100 kilomètres restants, c’est une deuxième petite famille qui nous pris juste à temps avant que le soleil ne se couche (et qu’il allait être plus compliqué de trouver une voiture). Comme c’était l’heure du repas, on s’arrêta à mi-chemin et le jeune couple nous invita au restaurant !! On pu goûter ce soir-là le fameux bœuf Lok Lac, délicieuse spécialité du pays que nous ne connaissions pas encore et qu’ils n’ont pas hésité à recommander sans que l’on ait rien demandé, voyant qu’on aimait beaucoup ça. Waw ! Décidément, on nous gâtait comme jamais ! On arriva finalement sous les coups de 21 heure à Phnom Penh, fatigués mais heureux de la bonne journée de stop que nous venions encore de passer !
Là, nous avions déjà un contact que Félicie, une de nos meilleures amies nous avait transmis : son oncle, Vincent, vit là depuis une dizaine d’année avec sa famille. Après avoir échangé avec lui, il accepta de nous accueillir le temps de notre séjour en ville. Génial !! Et comme si nous n’avions pas déjà été assez gâtés comme ça, on fut superbement bien accueillis par lui et sa fille Céliane durant 3 jours. On s’est rapidement sentis « comme à la maison », à retrouver plusieurs de nos repères du quotidien belge ainsi qu’un réel sentiment de sécurité dans leur chaleureuse maison. Pour dire, le premier jour chez eux, nous avons tous deux succombé à une sieste durant toute l’après-midi, chose que nous n’avions jamais faite ! C’était comme si, une fois en « sécurité », on avait enfin pu se relâcher et rattraper la fatigue accumulée depuis (apparemment) longtemps ! Notre corps avait parlé pour nous ! Nous avons passé de supers soirées à longuement papoter autour de la table, après des repas tous plus bons les uns que les autres, regoûtant à des saveurs européennes presque oubliées: raclette (oui, même sous 40 degrés !), lasagnes maison, spaget-bolos ou encore du pain, de la charcuterie et du choco à tartiner ! Autant de mets qui avaient déserté nos papilles gustatives depuis notre départ et que nous avons pu retrouver grâce à Vincent, qui ne devait probablement pas percevoir tout le bonheur qu’il nous donnait à ce moment-là hahah ! On traîna d’ailleurs un peu des pattes lorsque 3 jours plus tard, on dû reprendre la route pour le sud…
Nous avons globalement apprécié Phnom Penh, ville que nous avons bien eu le temps de visiter. Entre musées, statues, gratte-ciels, balades le long de la rivière et aprèms dans les cafés climatisés (obligé vu la chaleur !), c’est une ville également chargée d’histoire que nous avons découverte. Une visite qui nous a marqué fut celle du camp d’emprisonnement et de torture Tuol Sleng, mieux connu sous le nom d’S-21. C’est un lieu hors du temps qui porte encore les stigmates de toute l’horreur qu’il s’y est passée il y a 40 ans de ça, durant l’épisode des Khmer Rouges. L’atmosphère y est lourde et les images très dures. Comme dit dans l’audio-guide en début de visite, on ne sort jamais d’S-21 comme on y est rentré.

Après une petite semaine à la capitale, c’est vers les îles du Sud que nous nous sommes dirigés, toujours en stop. Cette fois, c’est à 9 dans une voiture 5 places que nous avons fait la route jusque Sihanoukville, point de passage avant les îles. Ce n’était pas prévu, mais à cause des horaires matinales des bateaux-navettes, nous avons dû passer une nuit dans cette ville que tout le monde nous conseillait de survoler le plus vite possible… et on a vite comprit pourquoi. A peine arrivés, on comptait déjà une soixantaine de grues au centre-ville et le double de casinos. Autrefois petit village de pêcheur fort apprécié des voyageurs, la ville est devenue en moins de 4 ans de temps un China-Town géant, témoin de l’influence et de l’invasion chinoise dans le pays et en Asie en général. Les quelques guesthouses qui persistent encore ferment tour à tour pour faire place à de gros hotels et casinos destinés à la population chinoise qui y passe ses vacances. Ce fut la première fois que nous avions un tel sentiment négatif, de tristesse, de colère et même de dégoût pour une ville durant notre voyage (et même en général). Tout a été remplacé et détruit dans l’unique but de générer du profit, encore plus et toujours plus. C'est une ville sans âme, grise, polluée et où la misère, côtoie une richesse démesurée. C’est d’ailleurs là que nous avons eu notre première et unique mauvaise expérience avec un taxi qui, très agressif, a presque « kidnappé » nos sacs pour qu’on lui donne le quadruple du prix négocié plus tôt. Honteux. Affreux. On partit le lendemain le plus tôt possible pour les îles afin d’échapper à ce merdier (désolés pour le terme mais on en a pas trouvé d’autres).

Nous avons opté (comme à notre habitude) pour l’île la moins touristique : Koh Rong Samloem, un petit endroit de paradis niché dans le golfe de Thaïlande où nous avons passé une super semaine, littéralement plongés dans une carte postale. Qui aurait cru qu’on puisse trouver ce genre de paysages au Cambodge ?? Un vrai petit paradis caché !
Et c’est peut-être difficile à concevoir pour ceux qui n’ont jamais voyagé sur une longue durée, mais ces quelques jours furent pour nous de vrais « vacances » dans le voyage : farniente, soleil, plage et cocotiers. On s’est laissés portés par le temps sans trop se préoccuper du programme du jour, ni du lendemain ou de celui d’après, chose impensable dans notre quotidien de voyage où il nous est impossible de rester en place.
Là, il n’y a rien à faire ni à visiter ; juste à admirer la beauté de la nature qui nous entoure et à s’y prélasser. La première partie de l’île sur laquelle on s’est rendus et aussi la plus « touristique » est celle où nous avons passé deux nuits, dont une offerte par le bel hôtel dans lequel on a à nouveau réussi à coopérer ! Cette fois-ci, c’est plus de 50$ que nous avons économisé après avoir photographié de long en large l’hôtel. Encore une victoire pour nous !! Ensuite on s’est rendus sur la pointe nord de l’île, moins connue, plus authentique et familiale dans laquelle on a passé 4 nuits. Nous avons préféré celle-ci pour sa plus grande mixité entre locaux et voyageurs (ce qu’il n’y avait presque pas de l’autre côté) et son réel calme, grâce auquel on s’est vraiment reposés.

C’est donc bien bronzés, reposés, détendus mais surtout impatients de vivre de nouvelles aventures que nous sommes repartis de ce petit coin de paradis, cap vers l’est du pays où se trouvaient nos deux dernières destinations : Kampot et Kep, deux charmantes petites villes côtières dont nous avions entendu beaucoup de bien. Et en effet, nous n’avons pas été déçus du voyage ! C’est pas moins de 5 nuits dans le même petit hostel que nous sommes restés (chose très rare depuis le début du voyage) vraie preuve de notre bien-être. Kampot, la ville où nous sommes finalement restés (préférant seulement une virée d’une journée à Kep) est un de nos coups de cœur du voyage.
Tranquille mais agréablement animée le soir, cosy, familiale, charmante et entourée d’une belle nature… elle a tout pour plaire et a réussi à nous charmer c’est sûr ! Entre sa jolie architecture d’influence française, ses plantations de poivre (met renommé dans le monde entier !), ses paysages montagneux, son parc national et sa belle côte, la région nous a beaucoup étonné par sa diversité.

Un autre jour, nous nous sommes rendus à Kep, une autre petite ville à 40 km de là, renommée pour son marché aux crabes. Et on ne peut faire plus frais que ça ! Les crabes étaient pêchés le matin même et vendus à 10 mètres de là directement sur la digue… Trop bon !
C’est après une agréable petite semaine et plusieurs chouettes rencontres comme Gary l’australien et Emma, une jeune belge de 20 ans (flamande) que nous avons par la suite recroisée 3 fois durant notre voyage ! Incroyable coïncidence ! Elle fut d’ailleurs un des seuls belges que l’on ait rencontrés durant notre voyage, tous les autres francophones étant français ou canadiens !
Nous avons passé nos 2 derniers jours au Cambodge à Phnom Penh, à nouveau chez Vincent, dans l’attente de nos visas vietnamiens. Ce furent deux jours qui nous ont permis de nous poser avant notre dernier mois, nos dernières aventures… Et il fallait prendre des forces pour ce qui allait nous attendre, c’est sûr !
Le Cambodge fut une étape géniale, et nous l’avons adoré. Nous en retiendrons sans aucun doute l’immense gentillesse et bienveillance de la population qui nous a accueilli les bras ouvert et aidé sans compter. Les rencontres que nous y avons faites resteront gravées en nous, et de nos échanges s’imprimeront des souvenirs précieux de respect, d’ouverture et d'écoute. Le pays fut également le témoin de notre changement d’état d’esprit qui donna un nouveau souffle à notre aventure, comme la volonté de ne plus qu’utiliser l’auto-stop pour se déplacer. Malgré le confort que nous avons parfois dû abandonner, pour rien au monde on ne changerait cette manière de voyager qui nous a offert tellement plus, et grâce à laquelle le contact avec la population a été beaucoup plus riche puisque totalement désintéressé. C’est à se demander pourquoi on ne l’a pas adoptée plus tôt !

Le Cambodge, ce fut 9 destinations, 10 établissements, 1191 kilomètres parcourus essentiellement en stop, 70 en bateau et 240 à pied.
A présent, cap sur notre dernier pays, notre dernier mois et nos dernières aventures... le Vietnam !!
Asiatiquement vôtre,
Coco & Vic
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