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Notre voyage sous un angle nouveau...

Nous voilà maintenant à Vientiane, la capitale actuelle qui n’en a pas trop l’air d’ailleurs, vu sa petite taille (la plus petite capitale d’Asie) et ses 800.000 habitants seulement. On a pu sans grande difficulté en faire le tour à pied, et nous rendre aux quelques beaux monuments qui s’y trouvent, pour finir par une petite baignade dans le Mékong (encore et toujours là celui-là ! Et oui, le fleuve traverse réellement le pays de tout son long !). C’est avec nos 40 kilomètres à pied au compteur en deux jours et demi que nous prenons conscience que oui, après deux semaines de sédentarité, reprendre la route nous faisait vraiment du bien !


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De la stupa en ruine qui sert aujourd’hui de rond point, au « big mall » (ou plutôt « big souk »…) en passant par le centre COPE (Cooperative Orthodic and Prosthetic Entreprise), le musée consacré à la problématique des « bombies » comme expliqué plus haut, qui font toujours des victimes au Laos… tout y est passé !


Et puis, comme si nous ne nous étions pas déjà assez dépensés la journée, nous avons été fêté le dernier soir l’anniversaire de notre ami Matthieu qui fêtait ses 26 ans, en faisant le tour de tous les bars « locaux » de la ville. Rien n’était prévu, mais nous nous sommes systématiquement arrangés pour faire passer une chanson d’anniversaire et/ou venir chanter sur la scène directement pour lui. Je pense que nos petites attentions ont fait effet, car Matthieu avait l’air ravi… et nous aussi !







Pour repartir de Vientiane et nous rendre directement à la pointe sud du pays (oui, notre visa n’était malheureusement pas extensible et nous n’avions plus beaucoup de temps pour visiter le reste du pays...), nous avons opté -pour la première fois- pour un bus de nuit avec vraies couchettes, étant donné la longueur du trajet (12 heures). Comparé à ce que nous avait rapporté d’autres voyageurs pour qui l’expérience n’avait pas du tout été concluante, nous avons complètement approuvé et n’avons jamais aussi bien dormi dans un bus ! Comme quoi !


C’est donc bien reposés que nous avons rejoint la petite ville de Paksé, au sud, où nous sommes restés 2 jours, ce qui a largement été suffisant compte tenu de sa petite taille. Par contre, on ne vous cache pas qu’avec la vague de chaleur qu’il y eu à ce moment-là (où les températures sont montées jusqu’aux 42°C, ressenti 53°C) cela ne nous a pas permis de faire grand-chose, si ce n’est -par excès de folie- l’ascension des marches jusqu’au grand bouddha assis sur la colline surplombant la ville et le Mékong… Nous étions en nage to-tale ! Mais c’est bien, nous avons ainsi pu découvrir que certaines parties de notre corps pouvaient, elles aussi, transpirer. A contrario, le retour fut lui, une course contre la montre pour éviter les énormes orages qui s’approchaient dangereusement. En effet, la saison des pluies montre doucement le bout de son nez, c’est rien qu’on puisse dire ! Nous avons déjà pu assister à des pluies torrentielles, parfois très impressionnantes face à toutes les petites maisons de fortunes où vivent bon nombre d’habitants… On se demande souvent comment on les retrouvera le lendemain !



C'est le dernier soir dans la petite ville de Paksé que sonna le moment de faire les comptes, chose que nous n’avions pas faite depuis longtemps, trop longtemps. Ouille… On découvrit avec étonnement que nous avions déjà dépassé -et pas de peu- le budget prévu de 500€/mois/personne et que nous étions déjà bien engagés dans le rouge. C’est étrange, Victoire prenait pourtant soin de noter chacune de nos dépenses, à la bouteille d’eau près… Nous en conclurent alors que le prix des visas ainsi que de nos autres dépenses « hors budget » avaient été plus conséquentes que prévu et que c’est quelque chose que nous n’avions pas assez pris en compte. Quoiqu’il en soit, nous devions à présent nous serrer -de plusieurs grades- la ceinture si nous voulions pouvoir continuer le voyage jusqu’au bout et ne pas revenir sans abris à Bruxelles (façon de parler haha). L’ambitieux objectif budgétaire fixé, nous avons passé la soirée à nous creuser la tête concernant les bons plans à adopter, sur la manière dont on pourrait le moins dépenser, quitte à supprimer certains coûts... Comme ceux des transports par exemple ! Et oui, vous voyez la chose venir !


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Nous voilà donc le lendemain matin, avec notre pancarte en laotien à la main, à non pas lever le pouce (les laotiens ne comprennent pas ce geste) mais à gesticuler devant les véhicules du grand axe routier de la ville, dans l’espoir d’attirer l’attention et la gentillesse d’un automobiliste allant vers le sud. Nous devions parcourir 200 kilomètres ce jour-là pour rejoindre la pointe sud du pays… Et non, ce n’est pas l’ambition qui manquait !^^ Au bout d’une dizaine de minutes, nos efforts payèrent et de gentils commerçants nous prirent pour quelques dizaines de kilomètres. Nous réitéreront l’opération à peu près 6 fois en tout dans la journée, jusqu’à arriver à destination -comme espéré- peu avant la nuit. Nous avons alors fini cette belle journée à admirer le soleil couchant sur le Mékong, bien installées dans la pirogue (également heetch hikée) qui nous emmenait à Don Det, l’île où nous avions prévu de passer 3 jours. Durant l’après-midi, nous avions même été invités à partager le repas chez un commerçant d’un des petits villages perdus que nous avions traversé !



A vrai dire, ce jour-là fut un vrai déclic et changea beaucoup la vision qu’on avait du voyage ainsi que notre manière de voyager. Il fut particulièrement incroyable, fort en aventures mais surtout fort en rencontres et en échanges avec la population qui, elle aussi, paraissait ravie de pouvoir nous aider. Notre nouveau « mode de vie » nous convenait plus que bien, et nous nous sommes même pris à nous demander pourquoi on ne l’avait pas adopté avant. Grâce au faite que nous devions trouver des combines et faire plus de démarches pour parvenir à notre but, nous nous rapprochons de la population locale qui nous aide souvent les bras ouverts. Nous nous mélangeons d’avantage et c’est génial de voir que cela nous rend d’autant plus heureux que si nous avion gardé le relatif confort dans lequel nous voyagions avant. Une vraie révélation ! Nous continuons actuellement dans ce super état d’esprit car nous voyions qu’il n’apporte que du positif. La finalité est la même, nous voyageons autour de l’Asie mais nous y parvenons simplement d’une autre manière et par des chemins différents.


Et puis, comme on dit, « le bonheur est un voyage et non une destination ! »



Le Laos (ou république démocratique populaire lao) est un des pays les plus pauvres au monde et a été décrit pendant longtemps comme isolé, dépourvu de projets géo-économiques. C’est seulement en 2004 que les quatre pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est : le Cambodge, le Laos, la Birmanie et le Vietnam se réunissent en sommet pour la première fois afin de trouver des solutions communes à leur retard de développement vis-à-vis des pays émergents du continent.



Grâce à notre projet de volontariat, nous avons réellement pu nous insérer dans la vie locale, et ainsi voir et comprendre les conditions de vie dans lesquelles bon nombre de gens vivent au Laos. Il faut savoir que 40% de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté et particulièrement dans les campagnes, où les gens sont mis à l’écart du développement économique de ces dernières années. Notre projet était justement installé en zone rurale, à côté de plusieurs petits villages où nous nous rendions chaque jour pour y donner cours. Et oui, on n’a pas pu passer à côté de la grande pauvreté dans laquelle ces gens étaient. Nous avons côtoyé des gens vivre dans de vrais taudis, aller se doucher dans la rivière car ils ne possédaient pas de salle de bain et dormir pour la plupart, à 5 ou 6 dans la même pièce, sur une natte posée au sol. Ils n’ont rien et pourtant on ne les ai jamais entendu s’en plaindre.


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Le couple de mariés... Non, mariage et amour ne faisaient pas la pair ce jour-là.

Nous avons également observé que les coutumes et traditions étaient encore très encrées dans leur quotidien. C’est comme cela que les mariages arrangés par exemple, sont encore monnaie courante là-bas. Une des volontaires installée là depuis 1 an et demi nous a confié que parmi ses amis et connaissances laotiennes, elle ne connaissait pas un couple marié par amour. La plupart sont mariés par accord des parents entre eux, souvent très jeunes et donc la plupart du temps coupés de leurs études et d’un espoir d’avenir. Ce fut le cas d’une des élèves de l’association, qui était pourtant promise à de belles études. Elle finira mère, dans les champs toute la journée, et probablement trompée par son mari comme la plupart des femmes là-bas…




Durant ce mois au Laos, nous avons découvert une population extrêmement différente des birmans et des thaïlandais. Avec 5 millions d’habitants pour une superficie grande comme la moitié de la France, le Laos est un des pays les plus dépeuplés du Sud-Est asiatique. Il est également celui qui compte le plus d’ethnies différentes sur son territoire : plus de 130 au total, dont certaines ne sont présentes qu’au Laos. La cohabitation entre ces différents groupes aux dialectes, religions et coutumes différentes est souvent compliquée et conflictuelle, ce qui explique peut-être la méfiance et la distance que nous avons d’avantage ressentis envers nous ici. Ils ont une vision des étrangers tout à fait différente (comparé aux birmans par exemple) et sont plus en retrait, souvent aussi très timides. La seule fois où nous avons pu tisser des liens est lors de notre projet, avec les enfants surtout mais aussi les habitants qui nous connaissaient déjà.



Et voilà, c’est après 30 jours passé dans ce beau pays que nous nous en allons vers notre prochaine destination : le Cambodge. Nous avons beaucoup apprécié cette étape, fort marquée évidemment par nos deux incroyables semaines de projet (dont nous consacreront un post à part). Nous en ressortons grandis par tout ce que nous avons pu voir, partager et vivre dans ce pays si singulier.

C’est après ce troisième mois que nous prenons vraiment conscience que chaque pays que nous traversons est unique et extrêmement différent des précédents, contrairement à l’amalgame que l’on fait souvent des pays d’Asie du Sud-Est comme étant tous pareils.

Nous évoluons beaucoup ces derniers temps et commençons à le ressentir vraiment après ces 3 mois (déjà !) sur la route… et oui, ça commence à faire long (surtout pour nos parents chéris) ! Mais bon, pour notre plus grand bonheur (et soulagement), tout se passe pour le mieux jusqu’à présent ! Encore aucun gros problème enregistré alors… touchons du bois, pourvu que ça dure ! :) 


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Asiatiquement vôtre,

Coco & Vic

 
 
 

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