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Nos premiers pas au Myanmar

Dernière mise à jour : 26 mars 2019

La première chose qui nous vient à l’esprit quand nous repensons à ces deux premières semaines en Birmanie (officiellement appelé Myanmar depuis 1989) est que c’est un pays vraiment à part en Asie du Sud-Est. Pour l’instant, il ne s’est pas passé une journée sans qu’une émotion forte s’empare de nous. 15 jours que nous y sommes, et autant que nous en sommes tombés amoureux


Après être longtemps resté en marge de la scène internationale, le pays commence à s’ouvrir depuis quelques années, et ce développement tardif lui laisse une fabuleuse authenticité, encore très loin du tourisme de masse que connaissent certains de ses voisins. Malgré tout, nous ne nous attendions pas une seconde à observer de tels contrastes et différences comparés à la Thaïlande d’où nous venions, pourtant limitrophe. A peine arrivés, il ne nous a suffi que de 2 heures dans les rues de Rangoon, l’ancienne capitale, pour tomber sous le charme de ce pays dont nous ignorions presque tout. Une sensation de coup de foudre commun, à Coco et à moi pour ce pays qui transpire encore son histoire difficile, tourmentée, et pas encore stable finalement, même si le voyageur peut l’explorer sereinement, en respectant quelques règles, et surtout en évitant quelques zones.




Tout d’abord, ce que nous retiendrons probablement le plus du Myanmar, et qui nous touche un peu plus chaque jour, est sans aucun doute sa population. Les habitants sont d’une telle gentillesse qu’il nous est arrivé d’en avoir les larmes aux yeux. Leurs gestes envers nous ont parfois été si incroyables que nous n’avions même plus les mots pour remercier, c’est dire. On ne savait pas qu’une telle bienveillance pouvait exister, d’autant plus envers de total étrangers… Comme lors de notre première soirée dans le pays. Alors que nous venions de poser pied à Rangoon, nous sommes sortis nous balader dans les rues après avoir posé nos affaires à l’auberge car il nous tardait vraiment de découvrir cette fameuse Birmanie dont nous n’avions entendu que des éloges. Comme à notre habitude, nous sommes vite sortis des grands axes pour nous enfoncer dans les quartiers plus typiques, et nous imprégner au mieux de l’atmosphère birmane. Après quelques temps, nous sommes tombés sur un petit marché local composé de quelques petits stands seulement, qui était situé un peu à l’écart du centre, sur la rive du fleuve entourant la ville. Absolument seuls touristes à s’être aventurés jusque-là, nous étions la cible des regards intrigués et amusés des habitants qui n’avaient sûrement pas du tout l’habitude de croiser des étrangers.

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Cette situation, nous l’avons enfaite vécue à peu près partout où nous sommes passés par après, ce qui nous a bien montré que le tourisme était quelque chose d’encore nouveau pour eux. Effectivement, nous ne croisons pas plus d’une dizaine d’étrangers par jour, même dans les plus grandes villes ! Alors que nous marchons simplement dans la rue ou visitons un lieu, beaucoup se retournent, nous fixent et nous interpellent pour nous prendre en photo ou même simplement nous saluer ! C’est assez déstabilisant au départ mais tout de même très amusant qu’on soit pris pour de vraies stars ici, même si ce regard admirateur que les gens ont envers nous est totalement illégitime, ne reposant que sur notre couleur de peau… et tout ça est assez déconcertant avec le recul. Et puis, on se demande bien ce qu’ils font avec toutes ces photos qu’ils ont de nous hahah, ça reste un sacré mystère à élucider…



Retour à cette fameuse première soirée au Myanmar où, impatients de goûter à la gastronomie birmane mais surtout affamés après ces longues heures de voyages, nous avons fini par nous attabler à l’un des petits « restos » du marché… Spontanément, la petite famille birmane de la table d’à côté, nous voyant un peu perdus, a engagé la conversation pour nous aider. L’un d’entre eux parlait bien anglais et nous a donc gentiment proposé de commander le plat pour nous, étant donné que la communication avec les restaurateurs allait être assez compliquée et la carte essentiellement écrite en alphabet birman (très spécial d’ailleurs). Nous étions déjà enchantés de cette petite attention qu’ils avaient eu pour nous, car cela nous a bien aidé sur le coup… Mais ils ne s’en sont pas arrêtés là ! Désireux de nous aider d’avantage, l’homme nous a questionné concernant notre voyage pour s’assurer que tout était ok pour nous, que nous étions bien arrivés et installés. Nous lui firent vent que nous n’avions pas encore de carte de SIM puisque nous ne savions pas où nous en procurer, en lui demandant ensuite si il connaissait une adresse. Ni une, ni deux, il sauta de sa chaise et partit en voiture, nous demandant de rester là une dizaine de minutes le temps qu’il revienne. Quelques instants plus tard, il était de retour avec une carte SIM toute neuve, achetée dans un magasin qu’il connaissant bien. Incroyable ! On lui demanda directement combien on lui devait, mais il répondit qu’il nous l’offrait… alors que le coût de ce genre de carte est assez conséquent pour eux ! Gênés, on ne savait pas trop quoi répondre… Complètement dévoué, il l'installa avec nous, vérifia qu’elle fonctionnait bien et avant même qu’on puisse les remercier pour tout ce qu’ils avaient fait, le père de famille alla payer notre repas… Alors là, je peux vous dire qu’on est restés littéralement sans voix. Cette petite famille pourtant modeste qui dînait à côté de nous, nous a offert tout ce qu’elle pouvait dans l’unique but qu’on se sente le mieux possible dans leur pays. On en avait les larmes aux yeux de voir le bonheur dans leurs regards, juste heureux de nous avoir fait plaisir. Les mots manquent pour décrire ce moment qui était d'une d’une rare intensité… et ça faisait même pas 4 heures qu’on était arrivés dans le pays. Le sourire jusqu’aux oreilles, ils nous quittèrent après nous avoir longuement salués à travers les vitres grises de leur petite voiture cabossée. Ils disparurent comme un mirage, laissant ce moment en suspension. L’instant d’après, on se regardait Coco et moi, totalement bouche bée, à se demander ce qu'on avait fait pour mériter une telle intention... S’il vous plaît, pincez-nous !



L’affection pour ces birmans ne fait qu’augmenter de jour en jour, au fur et à mesure que nous en rencontrons. Extrêmement attentifs, ils essayent partout de nous aider comme ils peuvent et de nous faire plaisir par de petites intentions. C’est comme ça qu’on nous a déjà apporté des serviettes pour nous essuyer la bouche après un en-cas, qu’on nous a offert des bouteilles d’eau dans la rue quand nous n'en avions plus, plusieurs nous ont proposé leur place dans des bus bondés et la plupart viennent spontanément nous aider à trouver notre chemin quand ils nous voient un peu perdus… certains se sont même une fois auto-proclamés nos gardes du corps et ont formé un cercle de protection autour de nous alors que nous étions dans la foule d’un festival de musique ! Sans parler de leurs incroyables sourires, avec ou sans dents, auxquels nous avons droit à chaque regard, à chaque bonjour… C’est complètement fou, ces gens sont incroyables.



Malgré l'importance des évolutions récentes, le pays reste essentiellement rural et attachés au valeurs traditionnelles et c’est génial de voir qu'ils parviennent encore à préserver leur identité et qu'elle ne s'efface pas avec l'influence occidentale. Ainsi, les femmes comme les hommes portent chaque jour la jupe traditionnelle appelée « longhi », qui est enfaite un grand drap qu’ils enroulent autour de leur taille (à la manière birmane, attention !)… un art que Coco a pris du temps à saisir hahah, c’était vraiment trop drôle de voir tous ces birmans l’arrêter tous les 300 mètres pour venir bien replacer le longhi autour de lui ! Des instants toujours particuliers...

Une tradition qui persiste encore énormément est le thanaka, une pate beige extraite d’un arbre et mélangée à de l’eau que les femmes et les enfants s’appliquent tous les jours sur le visage (et parfois les bras et les jambes) pour se protéger du soleil, des moustiques, du vieillissement et même des mauvais esprits! C’est magnifique de les voir tous avec leurs petits ronds blancs sur les joues et le nez !

Un autre coutume qui persiste beaucoup est le bétel, une pâte rouge à base de végétaux et de chaux que les hommes ont la fâcheuse habitude de mastiquer à longueur de journée et de recracher abondement sur les trottoirs et les routes. A long terme, le produit est cancérigène et attaque les dents, les rendant rouges et noires avant de les faire tomber… mais cela n’entache pas pour autant sa popularité ! Un birman sur deux en consomme chaque jour. A contrario, il n’y a presque pas de fumeurs !



Et puis, la Birmanie ça se mérite ! Le pays est très vaste (le plus grand d’Asie du Sud-Est, plus de 22 fois la Belgique) et les infrastructures, comme les routes, sont souvent en travaux ou vieillissantes. Cela signifie de longues heures de trajets en bus de nuit ou des journées entières, et quelques nuits blanches car les horaires de bus sont assez particulières (arrivées souvent vers 3-4h du matin). Et puis, il n’existe encore aucun contrôle sanitaire (l’AFSCA est encore un rêve trèèèèès lointain) pour les restaurants et les hôtels, ce qui a déjà valu un chouette épisode tourista à Victoire ! YES ! Bon, en même temps, difficile d'y échapper dans un pays comme celui-ci... Et puis sans parler des nombreux rats dans la ville, des familles de lézards entières (appelés geckos) dans les chambres qui croissent toute la nuit ou encore des odeurs d’égouts et de déchets dans les rues qui viennent souvent faire frétiller l’odorat… Oui, il ne faut pas être trop sensible et attachés à son confort quand on visite le Myanmar ! Mais c’est ça qu’on adore !




En ce qui concerne notre itinéraire, notre première étape fut Rangoon, l’ancienne capitale du pays et actuellement capitale économique (bien que, paradoxalement, 40% de sa population vive actuellement sous le seuil de pauvreté…). De nombreuses minorités ethniques y vivent comme des indos-birmans et des sino-birmans issus des pays voisins, et c’est ce que nous avons beaucoup apprécié là-bas. On peut passer d’un quartier indien à un china town puis à une rue remplies de bangladais en un rien de temps… une chouette multiculturalité ! Nous y avons passé quelques jours puis sommes partis pour ce qui allait être notre premier projet, à 1 heure et demi de là : Le Thabarwa Meditation Centre. Une expérience qui nous a tous les deux beaucoup marqués et dont nous ressortons grandis. Nous consacrerons le prochain post à en parler ! Après cette fameuse semaine, nous avons repris la route et sommes montés au nord pour admirer Bagan et ses plus de 2834 pagodes réparties aux quarte coins d’une grande plaine aride. Passage obligé, le site nous a offert de splendides paysages, et en particulier au lever du soleil, lorsque la douce lumière du petit matin ainsi que les nombreuses montgolfières présentes donnent au lieu une ambiance poétique, comme hors du temps, unique en son genre. 3 jours plus tard nous étions à Mandalay, une des plus grandes villes du pays et capitale culturelle, avec ses très beaux monuments politiques et religieux, comme l’intrigant ancien palais royal ou le Mandalay Hill, une colline qui surplombe la ville où se trouve un temple tout de mosaïques et d’or. Il y a deux jours nous nous sommes rendus pour la matinée à Mingun, une petite ville accessible en bateau où nous avons été admirer, entre autre, un splendide temple blanc. Le lendemain, vers 3h du matin, nous avons embarqué pour le mythique « train de la mort », un train reliant Mandalay à la petite ville Lashio plus à l’est, qui passe notamment par le Viaduc de Gogkteik d’où il tient son surnom. En effet, ce pont, autrefois le plus haut du monde, est vieillissant et laisse entendre des craquements inquiétants lorsque le train le traverse, bien qu’à très petite vitesse. Heureusement pour nous, nous sommes arrivés en chair et en os, après plus de 11h d’un trajet rustique mais magnifique au plus près de la population. A peine arrivés à Hsipaw (avant dernier arrêt du train), pas de temps à perdre, nous sommes remontés dans un bus de nuit pour 12 nouvelles heures de trajet dans les routes sinueuses et cabossées de l’est montagneux. Nous voilà à présent enfin arrivés, crevés mais heureux de pouvoir découvrir un des joyaux du Myanmar : le lac Inle. Nous allons l’atteindre à la marche, par un trek de 3 jours dans les montagnes birmanes, au plus près de la nature ! Ca promet ! ;)




Asiatiquement vôtre,

Vic et Coco.

 
 
 

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