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A la découverte du Laos

Dernière mise à jour : 15 mai 2019

Voilà un mois que nous n’avons pas publié de post sur notre blog et pour cause : nous n’avons pas trouvé le temps ni l’occasion de nous poser réellement et d’écrire. En effet, ce mois d’avril au Laos est passé à une vitesse grand V et voilà déjà que les derniers jours apparaissent sans avoir crié gard. Demain, nous quitterons ce surprenant pays que nous avons eu la chance de découvrir en profondeur et sous toutes ses coutures grâce, notamment, au projet de volontariat dont nous avons fait partie durant deux semaines : SAE LAO.


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Tout commence le lundi 8 avril où nous passons les portes du poste de frontière pour le Laos, après avoir passé une semaine supplémentaire en Thaïlande, à découvrir cette fois-ci le « vrai nord » : Chiang Mai, Pai et Chiang Rai. Nous avons apprécié cette partie-là du pays mais sans grand coup de cœur comparé à ce que nous avaient confié de nombreux backpackers qui avaient adoré. Peut-être l’avions-nous visité à un mauvais moment étant donné que Victoire était encore malade mais surtout que nous venions de quitter le Myanmar dont nous étions tombés amoureux… Quoiqu’il en soit, cette semaine a permis à Victoire de se remettre totalement de son état et ainsi, nous permettre de continuer sereinement le voyage. Et c’est là que nous arrivons au Laos, impatients et motivés de découvrir un tout nouveau pays dont ne nous connaissions presque rien.


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A plusieurs reprises, des voyageurs nous avaient conseillé de relier la frontière et la première grande ville du nord du Laos d’une manière quelque peu atypique : une croisière de 2 jours sur le Mékong ! Intrigués par ce mythique fleuve qu’il nous tardait de découvrir, nous avons rapidement décidé de sauter le pas, en fermant (cette fois-ci) un peu les yeux sur le prix… La croisière durerait 2 jours, à raison de 8h de bateau par jour et nous ferait passer la nuit dans un petit village au bord du fleuve : Pakbeng… De quoi prendre le temps d’admirer les magnifiques berges du fleuve ! Le jour même de notre arrivée, nous voilà donc embarqués


dans une longue et fine pirogue (« un slowboat » comme ils le nomment), entre les petites familles laotiennes des villages au bord du fleuve, les sacs remplis de toutes sortes d’animaux et les quelques autres voyageurs téméraires. Pour l’anecdote, alors que nous étions assis sur nos sommaires petites banquettes (probablement piquées à des salles d’attentes ou des bus, il n’y en avait pas une pareille haha), la dame assise à côté de nous a voulu rendre un sac qu’un laotien avait oublié d’emporter en changeant de place. Pensant qu’il était rempli de riz ou autre condiment (puisque totalement fermé et immobile), elle l’empoigna pour le soulever mais le sac se mit à bouger et gigoter de toute part. Oui, on comprit qu’un animal était enfaite en train d’agoniser à l’intérieur depuis le début. La dame sursauta et le fit retomber, stupéfaite. Amusé par notre réaction, un des laotiens pris le sac et le lança dans le fond de l’embarcation pour nous en débarrasser. Ok, bienvenue au pays ! Les paysages défilaient et nous découvrions une riche nature, souvent encore préservée de la main de l’homme, ce qui nous ravit après la semaine passée dans l’air pollué du nord thaïlandais. Et puis nous croisions aussi les petits villages sur le bord de rive, où le bateau accostait souvent pour débarquer les quelques habitants venus rejoindre leurs habitations. Certains de ces villages sont en effet tellement isolés qu’ils sont plus accessibles par bateau. Après 7 heures de trajet le deuxième jour (cela commençait à devenir un peu long…), nous parvenions enfin à destination : Luang Prabang. Enfin… presque. A 10 kilomètres de là enfaite, pour une raison toute simple : la « mafia des tuk-tuk ». On nous avait prévenu, les tuktuks au Laos font souvent la loi et c’est pour cette raison que la plupart des arrêts de bus et de bateau sont très excentrés, pour obliger les touristes à faire appel à eux... C’est bon pour cette fois-ci, mais la prochaine fois, pas question de nous y soumettre ! Il va falloir ruser… ou marcher !



Nous arrivons donc dans la belle ville de Luang Prabang, une étape incontournable lors de la visite du pays. Troisième ville du pays par sa taille, beaucoup s’accordent à dire qu’elle est la première par sa beauté et est même inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1995. Chargée d’histoire, elle se démarque aussi par son nombre impressionnant de monuments religieux (la plus haute concentration du pays). Nous y avons passé 3 agréables jours, ce qui nous a laissé le temps de nous imprégner de son ambiance calme et chaleureuse, de découvrir ses principaux joyaux ainsi que de goûter à sa surprenante night-life. Dès notre arrivée en fin d’après-midi, nous nous sommes mis en route pour l’ascension de la fameuse colline qui surplombe Luang Prabang, avec son magnifique temple au sommet. Par chance, nous sommes arrivés pile à temps pour admirer la ville sous les dernières lueurs du jour, bercée par les couleurs chaudes du soleil couchant. Alors que le monde partait petit à petit, nous avons été gentiment accostés par de petits collégiens laotiens venus exercer et améliorer leur anglais avec les touristes. Ce n’est pas la première fois que nous voyons cette initiative de la part des étudiants en Asie et nous trouvons ça génial ! Malgré leur anglais un peu pateau, nous en apprenons beaucoup sur eux, leur vie de famille, leurs centres d’intérêts ou encore leurs rêves d’avenir. Deux métiers revenaient systématiquement : professeur ou guide touristique… Plutôt étonnant mais assez révélateur ! Les jeunes que nous avons pu rencontrer se montrent souvent très ouverts d’esprits face au monde qui nous sépare les uns des autres et c’est ce qui rend ces échanges très enrichissants ! Cette fois-là, nous avons fini près d’1h30 plus tard, seuls et dans le noir complet. Deux voyageurs français avaient rejoint entre-temps le petit groupe de discussion et, après avoir sympathisé, nous avons fini par passer le reste de la soirée (et de la nuit) ensemble ! Ce genre d’imprévu, c’est ce qu’on adore !

En descendant, les deux jeunes nous ont fait découvrir l’immense marché de nuit de Luang Prabang, où nous avons pu goûter aux fameux sandwichs du nord laotien… Somp-tu-eux vous dis-je, non mais imaginez le bonheur que c’est de regoûter au pain, à une « bonne » baguette, met dont on n’a plus vu la couleur depuis… 3 mois ! Un plaisir intense mais de courte durée puisque plus on est descendu dans le pays, moins on en revoyait… Mais bon, nos papilles s’en souviennent encore !^^



En découvrant le marché ce soir-là, nous sommes tombés sur plusieurs étales qui ont attiré notre attention… Les objets à première vue semblaient faits de métal artisanal, mais étaient en réalité confectionné grâce au métal de bombes. Ah oui, ok… pas commun comme matière première. Nous décidons alors de nous renseigner d’avantage la dessus et découvrons avec désolation que


Le Laos est le pays le plus bombardé de toute l’Histoire.

Entre 1964 et 1973, durant la « guerre cachée » en Indochine menée par la CIA, ce petit pays a reçu plus de 2,5 millions de tonnes de bombes durant 580 000 missions tuant au moins 50 000 personnes. Cela équivaut à une bombe toutes les 8 minutes durant 9 ans.

La guerre a détruit une partie du pays et fait de nombreuses victimes, les bombardiers de l’US Air Force ayant déversé sur le pays plus d’explosifs que sur toute l’Europe durant la seconde guerre mondiale, lui décernant le triste titre de pays le plus bombardé au monde. Plus de 270 millions de bombes ont été lâchées sur le territoire pour couper les routes de ravitaillement avec le pays voisin, le Vietnam. Mais l’armée américaine s’est également servi du Laos pour se délester de bombes quand la cible originelle n’était pas atteignable et qu’il était trop dangereux pour les avions d’atterrir avec ce chargement. Plus d’un demi-siècle après la guerre du Vietnam, les bombes américaines sont toujours présentes au Laos et continuent de faire des ravages : près de 20 000 personnes ont été blessées ou tuées depuis la fin du conflit. Aujourd’hui, les États-Unis contribuent financièrement aux grandes opérations de déminage dans tous le pays. Nous irons quelques semaine plus tard visiter le musée de Vientiane (la capitale) consacré à cette cause et en sortiront marqués.


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Dès notre arrivée dans le pays, une chose a particulièrement attiré notre attention : la présence du français ! Il y en a de partout, du nom de rues aux enseignes administratives et même parfois aux cartes de restaurants… tant mieux pour nous haha, mais plutôt surprenant il faut dire ! Nous remarquons également la présence d’une architecture au style particulièrement français. Après nos habituelles recherches que l’on fait systématiquement au début de chaque pays, nous apprenons en effet qu’en 1893, un protectorat français est entré en vigueur au Laos jusqu’en 1945 afin de soulager le pays des invasions chinoises, des tentatives d’expansions du Vietnam et de la pression thaïlandaise... période qui a donc laissé des traces ! Tout s’explique !








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Après ces trois jours à Luang Prabang, nous décidons de nous mettre en route vers Vang Vieng, une ville (ancienne capitale elle aussi) à une cinquantaine de kilomètres de là, où se situait d’ailleurs notre projet. Nous y sommes resté deux jours, de quoi en faire le tour et découvrir quelque peu ses alentours. En nous renseignant, nous avons appris que cette ville était très réputée pour y faire la fête, emmenant de fréquents abus qui ont déjà coûté la vie à de nombreux touristes. De faite, la ville est traversée par une grande rivière (affluente du Mékong) et de nombreuses activités aquatiques y sont proposées comme le "tubing", consistant à se laisser porter par le courant sur une bouée (enfin, une chambre à air de tracteur haha) pendant plusieurs heures sur le fleuve et ainsi traverser la ville par l'eau. De nombreux bars sont disposés tout du long et proposent aux touristes de s’arrêter boire un coup, puis deux… et de reprendre ensuite la route sur l’eau. Pour vous donner une idée, le nombre de mort chaque année était devenu tellement inadmissible qu’en 2012, les autorités fermèrent la plupart des bars de la ville, obligeant Vang Vieng à miser d’avantage sur son côté nature, comme ses nombreuses grottes et lagons. Son paysage karstique est à couper le souffle et c’est d’ailleurs sur une de ces montagnes de roche (le mont Nam Xay) que nous sommes montés à l’aube d’un matin pour admirer la magnifique vallée de Vang Vieng (voir photos).


C’est donc après ces 3 jours à Vang Vieng que nous nous sommes rendus à 10 kilomètres de là, pour débuter nos deux semaines de projet à l’association  « Sae Lao », qui propose le programme EEFA (Equal Education For All) aux petits villages des alentours. Nous consacreront un post à part entière pour en parler !



- Flash temporel deux semaines plus tard - où nous repartons, le cœur lourd, pour Vientiane, la capitale laotienne accompagné de Matthieu, un volontaire qui venait renouveler son visa là-bas. Pour y arriver, il nous a fallu passer par 4 heures de trajet pénible dans un mini-bus (vraiment mini) dont le chauffeur était apparemment extrêmement pressé (et sans réel permis à notre avis), le tout sur des routes larges de quelques mètres, jonchées d’énormes trous chaque 10 mètres… Il fallait avoir le cœur bien accroché en effet, et pas mal de sang-froid face à toutes les manœuvres rocambolesques que le conducteur réalisait sans cesse, du dépassement dans un tournant à plus de 80km/h ou encore lorsqu’un énorme poids lourd arrivait droit devant et que nous frôlions à quelques centimètres à peine… C’est donc non sans soulagement que nous posons le pied à terre quelques longues heures plus tard, la tête remplie de bosse mais surtout ravis d’être en vie ! ;) 


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Petit garçon au grand sourire rencontré sur un pont à Luang Prabang

La suite arrive au prochain post !


Asiatiquement vôtre,

Coco et Vic

 
 
 

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